Après avoir démonté et nettoyé les pièces réutilisables et commandé les nouvelles, le remontage s'annonçait comme une partie de plaisir, tel un jeu de construction pour enfant. Et bien pas tout à fait. Ce qui fait la beauté des vieilles mécaniques est justement la particularité de chaque exemplaire, encore plus vraie sur un modèle de compétition.
A partir du châssis nu, j'ai commencé par l'adaptation des nouveaux tuyaux de refroidissement qui vont du radiateur avant au moteur. Par respect du nouveau règlement, l'eau et l'huile ne peuvent plus utiliser les tubes du châssis pour cheminer. Il a fallu définir leur passage et réaliser les traversées de cloisons. Les premiers montages étaient à blanc, c'est à dire juste pour valider.
Mise en place de la bâche à huile (réservoir) et des trains avant, toujours à blanc pour être sûr que tout s'assemble bien...
J'installe les cloisons avant. La frontale intègre également une plaque support pour le nouvel extincteur. Les réservoirs de liquide hydraulique (frein et embrayage) sont remontés ainsi que les tuyauteries. J'assemble et remet en place la crémaillère de direction.
Je commence les trains arrières. La cloison entre le pilote et le moteur est en place. C'est elle qui supporte les nouveaux tuyaux d'eau et d'huile.
Je m'attaque aux parties non suspendues des trains: arrière puis avant. Assemblage des différents composants, puis remontage des avants sur caisse. Les arrières seront remontés après l'ensemble moteur-boite pour pouvoir mettre les transmissions.
Le tableau de bord avec ses différents instruments est remis en place et la colonne de direction n'attend plus que le volant.
Les durites de frein type aviation sont connectées à l'avant et en attente à l'arrière. Le nouveau volant est monté, mais pas déballé.
Le bloc avant est définitivement remonté et les conduits d'eau et d'huile sont raccordés.
Le pédalier est mis en place, la bâche à huile reçoit sa sangle de maintien et les nouvelles roues arrivent avec le traitement de protection.
Le moteur est remis en place ainsi que les différents éléments environnants.
Bobine d'allumage, échappement et les deux magnifiques carburateurs.
Le sélecteur de vitesse a été entièrement refait. Le châssis est préparé pour recevoir la carrosserie, et les instruments de bord sont reliés au moteur.
Les roues complètes: jantes peintes et pneus sont mis en place à blanc avec les trains arrières.
Le réservoir est mis en place et tout passe au millimètre!
Je reviens sur les accessoires du moteur. Remise à neuf de l'entrainement du compte-tours et de la boite de dégazage de culasse
On branche tout ce qui doit l'être, nettoyage de la pompe à essence et remise en place.
Le moteur est prêt, il ne reste plus qu'à remonter le pont.
Pour cela il me fallait le nouvel embrayage AP Racing. Il suffit alors d'accoler la boite au moteur et de remettre les transmissions.
En partie avant j'ai créé une cloison thermique pour éviter que la chaleur du radiateur ne vienne jusqu'aux pieds du pilote.
Installation d'un extincteur ultra léger et ultra compact.
La mécanique est finie, il reste à habiller cette merveille de sa carrosserie. Comme je l'ai déjà dit, nous avons commandé en Angleterre une carrosserie neuve. Mais celle-ci a nécessité beaucoup de modification pour s'ajuster parfaitement à la place de l'ancienne.
Mais il faut aussi vérifier la compatibilité avec le châssis. La différence n'est pas toujours très grande mais il faut respecter l'originale. Ces petites chutes représentent des heures de travail.
Puis les derniers ajustements se font au montage à blanc.
Et pour finir, la partie entre la bulle plexi et les compteurs, et l'intégration de l'arceau. En tout, pas moins de 45 heures de travail juste pour la carrosserie. Il reste la peinture qui est sous-traitée.
A partir de cette carrosserie parfaitement adaptée au châssis, j'ai fait réaliser des moules pour palier a un éventuel besoin futur. Si le cas venait à se présenter, la fabrication d'une nouvelle carrosserie serait alors bien plus rapide.
Et pour finir, passage dans la cabine de peinture: La Lotus reprend ses couleurs d'origine : le vert et le jaune. Pendant ce temps je me suis occupé des finitions, notamment les harnais.
La voiture repose sur ses roues, elle ressort enfin de l'atelier.
Et la voici complètement terminée, avec sa bulle pare-brise, ses couleurs et son volant en cuir rouge.
Quatre mois et demi après, la voiture est reconstruite, conforme au règlement de course, notamment pour sa masse, 400kg mini. Les réglages des trains ont été réalisés pilote à bord pour garantir la meilleure efficacité. Satisfait par la prestation, mon client a souhaité m'avoir à ses côtés les week-ends de courses. Une invitation qui ne se refuse pas et qui me permettra de voir évoluer la Lotus et de pouvoir continuer à l'entretenir.
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